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4 mars 2008

Contrôler les GSM à Kinshasa

La question qui se pose est: Quel but est réellement poursuivi ic par un gouvernement à tendance dictatoriale prononcée?

04 mars 2008

Kinshasa veut contrôler les appels téléphoniques

Kinshasa, mardi 4 mars 2008, 13.35. Sur mon téléphone portable tombe un sms de mon opérateur : ‘‘Par arrêté gouvernemental, l’identification de tous les abonnés est obligatoires’’.

Ca ne me dit rien qui vaille dans une ville qui bruisse des rumeurs aussi folles les unes que les autres depuis le début de l’année, dans une ville où tout semble s’être arrêté, dans une ville où tout le monde sait tout de tout, mais où personne ne sait apporter la moindre preuve de ce qu’il avance.

Tel dit avoir reçu un sms, d’on ne sait pas trop qui, annonçant la mort du président Kabila. Tel autre déclare tel un oracle que la fin de Gizenga est une question d’heure, car Kabila serait d’accord pour lui allonger 5 millions des dollars sur les 10 que le Mbuta réclame pour rendre le tablier. Et pour alourdir davantage l’atmosphère, André Kimbuta, le mathématicien gouverneur de la ville, égrène des menaces contre quiconque osera encore fomenter des rumeurs contre le chef de l’Etat.

Un collègue nous dit avoir suivi la lecture du fameux arrêté la veille à la télé. Le gouvernement expliquerait cette mesure par la nécessité de lutter contre les appels anonymes des gens qui ne se gênent pas à importuner les plus hautes autorités du pays.

Au bureau, on ne saisit pas très bien la peine que se donne le gouvernement pour se battre contre des rumeurs, dans la mesure où à Kinshasa, si démentir une rumeur est la meilleure façon de la rendre crédible, y répondre par des menaces la transforme en fait tangible.

Si l’on peut comprendre la nécessité pour la république d’identifier tous les abonnés de tous les réseaux de téléphones mobiles, il ne reste pas moins vrai qu’une telle opération en des temps comme ceux-ci inspire bien d’inquiétudes, quand on connaît le zèle des services spéciaux de la police et du renseignement.

On ne voit pas très bien comment des services sous-équipés pourraient traquer les gens dans un marché de plus de 10 millions d’abonnés pour l’ensemble des opérateurs. D’où la crainte de voir le pouvoir mettre sur table d’écoute quelques individus bien ciblés parmi les opérateurs politiques, les journalistes, les activistes des droits de l’homme, les membres des comités d’étudiants et même les simples citoyens.

Tony Katombe

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