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Prince du Fleuve Congo
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17 octobre 2006

Colette Braeckman face aux Congolais de la Diaspora

Colette Braeckman dévoile les véritables intentions  de la Communauté Internationale en République Démocratique du Congo

Les congolais qui s'étaient  mobilisés pour assister au colloque organisé par Médecins du Monde (MdM) ce vendredi 6 octobre 2006 sur la reconstruction post-conflit du système de santé congolais ne s'attendaient pas à entendre autant de propos ahurissants et négationnistes lors de cet événement. Certains ont cru faire un mauvais rêve, d'autres n'ont eu que la démonstration une fois de plus de ce qui se  profile en République Démocratique du Congo : Une atteinte au droit des congolais de jouir de leur souveraineté comme n'importe quels autres êtres humains, un mauvais présage pour la Paix dans la région des Grands Lacs.

Porté disparu: Louis Michel et ses "casseroles" à 300 millions de $

Les programmes de cette journée qui ont circulé quelques jours auparavant indiquait la présence du commissaire Européen Louis Michel, cette information avait aussitôt mobilisé les congolais de la diaspora qui étaient décidés à ne pas laissé un champs libre à celui dont la majorité des congolais se demande quels sont ses actions humanitaires en RDC. Après l'affaire Mpuila à Bruxelles, attaqué pour diffamation mais qui n'a subi aucune condamnation à l'issu du procès (ce qui veut tout dire)  la communauté congolaise de France tenait à manifesté sa désapprobation quant à la présence de celui dont on apprenait qu'il aurait détourné 300 millions de dollars en RDC. C'est donc une fois sur les lieux que les congolais ont constaté l'absence de celui qui semble subitement devenu aphone et invisible depuis peu au sujet de la RDC. Le pompier pyromane des Grands Lacs serait-il enfin devenu infréquentable ? La conférence a ainsi débuté sur ce constat, les excuses de Monsieur Jérôme Pasquier Directeur Général adjoint de la coopération internationale et du développement au Ministère des Affaires Etrangères pour l'absence du Ministre des Affaires Etrangères Monsieur Douste Blazy .La première partie de cette journée était consacrée aux enjeux politiques après la transition en RDC et  quelques intervenants ont particulièrement marqué les congolais présents dans la salle .

"Nous avons échoué mais nous avons acheté du temps"

Le professeur Mwayila Tshiyembe après avoir traité l'UDPS et ses membres "d'apocalypsologues" entendez partisans de l'apocalypse a néanmoins insisté pour que la Communauté Internationale fasse ce pour quoi elle dit s'être engagée en RDC c.à.d organiser de véritables élections libres et transparentes sous peine d'hypothéquer tous les espoirs de paix en RDC. Cet engagement qui est une promesse faite aux congolais ne peut qu'avoir une influence sur les jours à venir selon qu'elle est respectée ou pas. Monsieur Jean-Claude Willame d'Amnesty Belgique et professeur à l'Université catholique de Louvain a démontré à quel point malheureusement l'agenda  des "faiseurs de paix" était différent de celui de la population congolaise. Monsieur Michel Galy anthropologue et politologue a lui démontré que la Communauté Internationale avait trop souvent tendance à utiliser des "recettes" standard qu'elle essaie de dupliquer quelques soient la particularité de certains conflits. Elle développe ainsi parfois de "fausse bonne" solution reconnaissant en coulisse: "nous avons échoué mais nous avons achetés du temps".

Cependant l'intervention qui aura suscité le plus de réactions parmi les congolais reste assurément celle de Madame Colette Braeckman journaliste vedette du journal, Le SOIR. En effet celle qui en l'absence de son acolyte Louis Michel a une fois de plus fait office de spécialiste de la RDC et a eu la plus longue allocution sur ces fameux enjeux politiques après la transition, a définitivement levé le pan sur les véritables intentions de la Communauté Internationale en  République Démocratique du Congo.

Processus électoral en RDC, la "course d'obstacles" selon Colette Braeckman.

Après avoir reconnu que le gouvernement congolais actuel était devenu un symbole de la mal gouvernance Madame Braeckman a épinglé quatre hypothèques sur lesquelles reposent la stabilisation de la situation de la République Démocratique du Congo. Première hypothèque, l'armée qui n'est toujours pas totalement brassée, en plus de ses problèmes de soldes, de nombreux militaires congolais aujourd'hui sont une des premières sources d'insécurité pour la population. Elle conclura qu'après analyse de ce point crucial l'hypothèse de la guerre en RDC n'est pas totalement levée. La deuxième hypothèque  est sociale : en effet d'après Madame Colette Braeckman la population congolaise a "une conscience plus aigüe de sa misère". Et donc cet élément peut influer sur l'évolution de la situation en RDC. La troisième hypothèque reste d'après Madame Braeckman celle liée aux pillages des ressources de la RDC et ces fameux contrats léonins qu'il ne faudrait pas prendre le risque de dénoncer. Notamment concernant le gouvernement belge qui s'est clairement exprimé sur son refus de revoir les contrats léonins signés sous la Transition. La quatrième hypothèque reste celle de la logistique surtout au vu de l'étendu du pays pour l'organisation du deuxième tour des élections.

Sa conclusion face à ce panorama : "le pire n'est pas sure", le favori de la Communauté Internationale de ces élections reste néanmoins Monsieur Joseph Kabila qui n'a fait que démontrer dernièrement lors des violences du mois d'Août "qu'il pouvait être en plus un homme à poigne" .Elle a également évoqué l'influence de la diaspora congolaise sur le processus électoral en République Démocratique du Congo. Elle a relevé que celle-ci était plutôt acquise à l'opposition. Elle a également fustigé la presse congolaise en se demandant "à quoi a servi l'argent investi par la Communauté Internationale pour des leçons de déontologie" que cette dernière transgresserait à cause du débat sur l'identité du Chef de l'état actuelle qu'elle continue à relayer.

Enfin pour franchir ce qu'elle appelle une véritable course d'obstacle Madame Braeckman conclut sur les quatre points suivants:

1. Le vainqueur aux élections devra coopérer avec la Communauté Internationale sans dénoncer les contrats léonins signés antérieurement ou au moins "ne pas les dénoncer trop vite"

2. Il devra inclure les vaincus dans son gouvernement et en particulier Monsieur Azarias Ruberwa

3. Il devra permettre l'accès aux ressources du Congo par ses pays voisins notamment lors de la conférence des Grands Lacs qui devrait se tenir en Décembre prochain.

4. Il devra accepter de prolonger la tutelle de la Communauté Internationale sur la RDC quitte à ce que cette tutelle prenne une forme qui restera à déterminer dans les jours à venir.

Débat houleux : trois questions-trois rockets de l'auditoire ...

        En entendant ce discours les congolais dans la salle ont cru rêver. La première question  lors de l'ouverture des débats est venue de Monsieur Onhema  de la Plate forme pour la Défense du Congo. Il a dénoncé  la conception de certains membres de la Communauté Internationale pour des démocraties sur mesure selon leurs intérêts et sur fond de discours mensongers: la "démocratie" préconisée en RDC n'est pas la même que celle prônée et appliquée en occident ou ailleurs. Il a ensuite demandé à Madame Braeckman ce que les personnes qu'elle représente comptaient faire du résultat des urnes après le vote du second tour des élections :

"Comptez-vous à nouveau inverser les chiffres, parce que pour nous dans la diaspora nous savons que JP Bemba a gagné dès le premier tour et que vous avez inversé les chiffres ? Sachez cependant que le peuple congolais n'est plus disposé à vous laisser faire..."

La deuxième question est venue de Monsieur Mopo, un juriste congolais. Il a d'abord fait remarquer à la journaliste qu’un contrat léonin par définition était un contrat qu'un état digne de ce nom ne pouvait chercher qu'à dénoncer. Il a demandé à Madame Braeckman pourquoi elle fustigeait les journalistes congolais alors qu'elle a été la première journaliste il y a quelques années à affirmer les origines rwandaises de Monsieur Joseph Kabila , à les évoquer à nouveau lors de la fameuse" fausse fuite "d'information "orchestrée" par Monsieur Karel de Gucht l'année dernière lors de l'un de ses déplacements en RDC. Ensuite, à propos des questions que se posent les congolais au sujet de la nationalité  de Joseph Kabila, Monsieur Mopo a démontré à quel point celles-ci étaient légitimes et justifiées en évoquant le cas de James Kabarebe. Ce dernier est arrivé en RDC avec Laurent Désiré Kabila comme congolais chef d'Etat Major des troupes congolaises et est revenu ensuite en 1998 lors de la seconde invasion rwandaise, comme chef d'Etat Major des troupes rwandaises. Poste qu'il occupe toujours actuellement .Il est donc normal et tout à fait compréhensible que les congolais soient encore plus exigeant aujourd'hui sur la connaissance des origines de leur leader. C'est comme si on demandait aux français ou aux belges et autres à la sortie de la deuxième guerre mondiale d'accepter sans sourciller de mettre à la tête de leurs institutions quelqu'un qui non seulement est soupçonné d'avoir travaillé pour les nazis mais qui serait lui-même allemand et probablement nazi.

Enfin la dernière intervention a été celle d'un médecin congolais exerçant en Europe qui s'est étonné de constater que de nombreux médecins congolais  comme lui n'aient pas été associé à ce colloque alors qu'il s'agit de leur pays , que beaucoup d'entre eux développent des projets en RDC parallèlement à leur travail en Europe et qu'ils ont de ce fait une expérience et une expertise non négligeable sur la reconstruction post-conflit du système de santé congolais.

Les spécialistes donnent leur langue au chat...

C'est un Professeur  Tshiyembe chahuté par les congolais qui  s'est empressé de voler au secours de la "Communauté Internationale" en disant que les intervenants de ce colloque étaient mal placés (tiens donc...) pour répondre aux questions en relation avec les tentatives de falsification des résultats des urnes. C'est pourtant ce même Professeur Tshiyembe qui s'inquiétait quelques minutes auparavant de la volonté réelle de la Communauté Internationale de vouloir organiser des élections véritablement libres, démocratiques et transparentes en RDC...

Madame Braeckman quant à elle va s'empêtrer dans une litanie sur la dangerosité des discours lié à la recherche des origines des candidats. "Dangereux pour qui?" lui ont lancé certains congolais dans la salle. Désarçonnée elle finira par se taire secourue à son tour par le modérateur.

Quant à la présence des médecins congolais à cette journée les représentants de Médecins du Monde évoqueront le reste du programme envisageant que dans l'après -midi il devrait y avoir une participation plus importante du corps médical congolais, l'auditoire y a-t-il vraiment cru ? Rien n'est moins sûr puisque le médecin congolais qui est intervenu a bien précisé qu'il pouvait témoigner du fait que nombreux de ses collègues et compatriotes médecins congolais n'étaient pas au courant de ce colloque. Pourquoi cette volonté flagrante d'exclure certains congolais des réunions concernant leur pays? Peut-être que l'intervention de Monsieur Didier Cannet responsable de Médecins du Monde en RDC apporte-t-il un début de réponse à cette question.

Négationnisme de "Médecins du Monde" MdM  au sujet des massacres en RDC

En effet, dans son allocution d'introduction ce responsable de Médecins du Monde au sujet de la situation humanitaire en RDC a affirmé que les 4 millions de morts congolais seraient dû à des " maladies banales "  du fait de la guerre et n'a fait aucune allusion aux massacres purs et simples de nos compatriotes de l'Est par les armées rwandaises, ougandaises : un véritable scandale. Et c'est probablement pour ce type de position qu'il vaut mieux qu'il n'y aie pas beaucoup de congolais dans la salle .Monsieur Didier Cannet s'est contenté d' une discrète allusion aux violations des Droits de l'Homme en République Démocratique du Congo en clamant  qu'il ne peut y avoir ni développement  ni sécurité si les droits de l'Homme ne sont pas respectés. Voilà donc un spécialiste des questions de santé qui occulte délibérément un aspect aussi important de la crise congolaise.

Le décor était donc planté la nouvelle stratégie de ceux qui ont pris l'habitude de masquer la réalité de la crise congolaise est aujourd'hui de nier sans vergogne le massacre, le génocide des congolais de l’Est. Les congolais dans la salle ont pu réaliser l'ampleur de cette dangereuse campagne négationniste. S'il ne tenait qu'à eux Monsieur Didier Cannet n'obtiendrait plus de visa pour la République Démocratique du Congo ni aucun autre membre de son organisme. Alors que l'on a appris par l'ONU SIDA que 80 % du sang transfusé en République Démocratique du Congo est contaminé par le VIH (Magazine Sciences et Avenir du mois de janvier et février 2006) et que la diaspora se pose des questions sur la provenance de ce sang,  Lui qui parle de relations d'amitié qui lie son organisme au peuple congolais a dû oublier qu'il ne peut y avoir d'amitié dans le mensonge et dans la négation de la souffrance. Que peuvent bien aller faire ce type de personnage dans notre pays? Qu'a-t-il fait des différents rapports de l'ONU et des autres ONG qui relèvent la monstruosité et l'ampleur des massacres que subissent les populations congolaises à l'Est de la RDC. Qu'en a t il fait ?

La diaspora a aussitôt commencé à s'informer sur les relations de cet organisme qui reçoit des fonds pour œuvrer en RDC mais qui nie à ce point la réalité des massacres dans notre pays. Et là, surprise ! Certains responsables  de cet organisme entretiennent notamment dans la ville de Lyon des relations particulières avec les réseaux rwandais en France. De là à penser que Médecins du Monde fait partie des réseaux de lobbies pro-Kagamé, pour les congolais de la diaspora cela ne fait désormais plus de doutes. Encore une affaire à suivre de très près. Car à qui profite ces mensonges sinon à ceux qui ont intérêt à ce que le monde oublie les crimes perpétrés sur le territoire congolais. La diaspora congolaise se mobilise déjà pour faire échec à ce énième plan.

RDC: Mauvais diagnostic, mauvais traitement...

Cette matinée dans les locaux de la Bibliothèque François Mitterrand n'a été qu'une illustration supplémentaire de cette série d'incohérences et de mensonges qui caractérisent l'implication de certains membres de la Communauté Internationale dans le dossier congolais:

Démocratie à double vitesse, prime au crime pour les criminels, falsification, mépris de la volonté des congolais, etc.

Il est plus que temps pour que tous ceux qui prennent conscience de la toile qui a été tissée pour anéantir les efforts des congolais pour accéder véritablement à la démocratie, à l'émergence d'un Etat de Droit se décident à unir leur énergie pour mettre courageusement un terme  à cette farce. Les contradictions dont Madame Braeckman a fait preuve lors de cette matinée ont réussi à faire douter certains (aussi bien dans la salle que sur la tribune) de ses capacités intellectuels tant elle se contredisait dans ses propos simplement par manque d'objectivité. N'est ce pas inquiétant de voir et d'entendre des prétendus experts de la RDC se ridiculiser de la sorte ? Comment peut-on encore leur donner une quelconque crédibilité ? Et pire, ceux qui ont jusque là suivi leur "conseils" ne voient-ils pas le mur  immense du peuple congolais qui mettra bientôt fin à leur course d'obstacle qui s'apparente plus, de toute évidence, à une fuite en avant ?

A la fin de cette première partie du colloque les congolais révoltés croisèrent à nouveau Madame Braeckman dans les couloirs de la Bibliothèque François Mitterrand, c'est avec beaucoup de véhémence qu'ils lui ont fait savoir qu'ils préféreraient  désormais qu'elle ne s'occupe plus que de la Belgique et pas de la RDC, que l'époque où la Belgique pouvait disposer à sa guise de la vie des millions d'êtres humains sur ce coin de la planète était révolu . D'autres lui ont dit qu'elle et Monsieur Louis Michel étaient en train de monter le peuple congolais contre la Belgique hypothéquant les relations futures entre nos deux peuples. Désemparée face à ce levée de bouclier elle finira par dire que de toutes les manières elle préférait s'adresser aux congolais en RDC et pas à ceux de la diaspora !!!

Certains congolais lui ont alors demandé si ce mépris de la diaspora congolaise était dû au fait qu'elle pensait que ces congolais-là  étaient moins congolais que ceux qui se trouvaient au pays ou parce qu'elle s'estimait plus congolaise que ceux qu'elle avait en face d'elle ? Pas de réponse.

Elle s'est enfuit poursuivie par des congolais de plus en plus en colère par ce qu'elle leur disait.

Merci Colette ?...

C'est vrai que l'on serait tenté de remercier Madame Braeckman pour ce moment de vérité édifiant quant à l'éclatement des véritables intentions de la Communauté Internationale en RDC et des tentatives d'assujettissement du peuple congolais. En réalité c'est le mur de mensonge que l'on a essayé d'ériger en République Démocratique du Congo qui est en train de se fissurer. Madame Braeckman devrait commencer à raser les mûrs comme Monsieur Louis Michel le Commissaire européen dit "aux affaires humanitaires",  en méditant sur cette folie mensongère qui la pousse chaque jour à balayer d'un revers de main ce qui reste de "feu-sa-brillante-carrière" journalistique: En œuvrant à ce point et aussi activement à masquer la réalité de la mascarade qui perdure en République Démocratique du Congo il est évident qu'elle a oublié de s'appliquer à elle-même cette déontologie dont elle tient à faire profiter la presse congolaise. Quelle nausée...

Marcel Kalwangila

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Commentaires
T
Il est peut être temps que le peuple congolais prenne conscience de toutes ces choses à travers une responsabilisation de l'ensemble des congolais tant de la diaspora que ceux qui vivent au pays.<br /> Pour ce faire, il est important qu'un plus grand nombre de congolais ait accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication en vue de faire face aux flux d'informations qui nous parviennent des ennemis d'un congo prospère qui n'ont autre pour mission que de déformer et de biaiser l'information.<br /> C'est pour cette raison que le travail de la diaspora s'avère indispensable à travers des structures permanentes de lobby et de pression et qu'au niveau local, il soit pris en compte par le gouvernement des considérations émises par ces groupes...<br /> Cela me semble être la seule voie de sortie de l'isolement communicationnelle dans laquelle se trouve plongée la RDC.
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