Politskaïa, Ngyke, Bapua et les autres.

Ana Politskaïa vient d’allonger, bien malgré elle, la liste des journalistes qui ont payé le prix fort de l’exercice de leur travail. À l’instar de milliers de ses coreligionnaires de part le monde, elle à été assassinée parce qu’elle s’apprêtait à publier un article qui allait faire très mal au pouvoir en place à Moscou. Un article qui, par un hasard étrange a disparu, mettait à nu les actes délictueux et les graves atteintes aux droits humains imputés aux troupes de Mr. Poutine en Tchétchénie, mais aussi les déviances et autres méfaits des caciques du pouvoir russe.

Le parallèle avec nos compatriotes mort pour des raisons similaires au Congo-Kinshasa, les journalistes Franck Ngyke et Bapua Mwamba, est tellement criant d’évidence qu’il n’est point besoins de s’appesantir sur lesdites similitudes.

Mais ce que nous pouvons souligner, en nous appuyant sur la mort de la journaliste russe Ana Politskaïa, c’est que la démocratie dans certains pays ne s’accompagne pas de tous les principes qui font son essence, son socle et sa force. En effet, Poutine contrôle la totalité des médias (écrits et radiotélévisés) tout comme Joseph Kabila le fait en RD Congo. Et dans ces deux pays, qui se disent démocratique, la presse, la liberté d’expression même sont totalement confisqués.

En Russie comme chez nous au Congo-Kinshasa, ne vous aviser pas à émettre la moindre critiques ou d’avoir un propos qui déplaise au gouvernant, car votre sort serait alors vite réglé et votre nom aurait de «grandes chances» d’apparaitre dans la rubrique nécrologique des journaux.

En France, on parle d’élever un mémorial pour que les noms des journalistes assassinés alors qu’ils faisaient leur devoir pour que nous soyons informés ne disparaissent pas. Initiative louable. Souhaitons que les noms de nos compatriotes journalistes soient inscrits sur ce mémorial au coté de celui de Ana Politskaïa.

Philippe Lomboto Liondjo