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Prince du Fleuve Congo
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11 janvier 2006

UDPS-CEI : à malin, malin et demi !

Après avoir boudé l’enregistrement des électeurs et le vote référendaire, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) vient de se raviser le 1er janvier courant pour rejoindre le processus électoral à travers le message des vœux à la nation de son président national le Docteur Etienne Tshisekedi. Comme il fallait s’y attendre la fête est totale chez tous les militants et sympathisants de l’UDPS.

Comme il fallait s’y attendre aussi, le deuil est total dans le camp des partis du 1+4 et de leur opposition politique qui se félicitaient en privé de « l’auto exclusion » d’un adversaire gênant, tout en feignant devant micros et caméras, de regretter l’absence de l’UDPS dans le processus électoral. Les voilà tout subitement muets comme carpe, pétrifiés de frayeur à la perspective de voir entrer en scène cette redoutable machine politique qui, contrairement à leurs machines à sous, peut rouler sans encombre sur toute l’étendue du Congo.    

Et pour confirmer la décision du Parti rendue par le Docteur Tshisekedi, deux lettres du secrétariat général du parti sont adressées à la Commission Electorale Indépendante (CEI) et au Comité International pour l’Accompagnement de la Transition (CIAT), demandant « de bien vouloir procéder à la réouverture, dans les meilleurs délais, des bureaux d’enrôlement des électeurs pour une couverture nationale optimale » et d’accorder à l’UDPS des sièges au sein de la CEI et de la Haute Autorité des Médias pour la maîtrise par le parti de Limete, à l’instar d’autres protagonistes, de tous les rouages du système électoral.

Pour réponse, la CEI a invoqué, par la bouche de son président l’abbé Apollinaire MALU MALU, « les contraintes de calendrier de la période  de transition ainsi que les délais nécessaires pour traiter les données en vue de la production des listes électorales fiables pour les prochains scrutins qui ne permettraient pas de procéder à la réouverture généralisée des centre d’inscription sur tout le territoire national », pour rejeter la demande de l’UDPS. La voix de son maître ? Ne vous évertuez pas à convaincre les partisans du Sphinx de Limete du contraire, eux qui, bons catholiques dans leur écrasante majorité, ont encore retentissantes à leurs oreilles les assurances du bon abbé de « rouvrir à chaque instant les bureaux d’enrôlement à ses frères de l’UDPS.

Il a fallu qu’une écurie du 1+4 et ses satellites s’expriment pour que l’abbé en arrive à ravaler sa parole de prêtre ! Après avoir été en phase dès le début du processus avec ladite écurie, une de grosses machines à sous du 1+4, pour emprunter le terme du Jeune Afrique l’Intelligent, même pour un abbé, ç’eût relevé d’un exploit d’hercule que de n’avoir qu’une parole quant à l’implication de l’UDPS dans le processus électoral.

Eh oui, Les masques sont tombés ! Les grandes écuries du 1+4 ont failli s’étrangler de joie. Ne pouvant par hypocrisie festoyer au grand jour, ils ont laissé éclater leur joie à travers leurs partis alimentaires dont une certaine « UDPS » qui a le secret de ne faire entendre parler d’elle que par rapport aux déboires du parti cher au Docteur Tshisekedi. 

Mais comment les ex-belligérants et appendices peuvent croire à l’exclusion de l’UDPS et jubiler si fort alors que Malu Malu, bon prince d’église, a quand même été ‘‘magnanime’’ pour laisser aux candidats de l’UDPS la possibilité de s’enrôler lors du dépôt de leurs candidatures ? A moins que, fort de leur connaissance de l’UDPS, ils ne comptent sur cette dernière pour engager un bras de fer avec la CEI et de prendre la communauté internationale à témoin. Ce qui ferait passer le temps et faciliterait l’exclusion du parti.

Un bras de fer contre la CEI dans lequel on prendrait à témoin la communauté internationale ne serait que contreproductif. Car la CEI a démontré à quel point elle n’est que la voix de ceux qui casquent pour le processus : la communauté internationale. Lors du referendum constitutionnel, cette dernière a appelé le peuple à voter oui au projet de constitution; et la CEI , oubliant sa neutralité, a aussi embouché la trompette du oui.

Et si par son refus de rouvrir les bureaux pour l’enrôlement des membres de l’UDPS, la CEI ne faisait que relayer la position de « la main qui donne » ?  Hypothèse très vite balayée du revers de la main par le leadership de l’UDPS qui fait foi aux assurances du Conseil de Sécurité, du CIAT, de la MONUC et à la volonté exprimée par la communauté internationale pour son implication dans le processus électoral. L’une des faiblesses du parti a toujours été sa candeur politique. Limete donne le bon Dieu sans confession même à des interlocuteurs qui n’ont jamais fait mystère de leur volonté de voir la destinée du Congo placée entre les mains inexpertes après les élections pour perpétuer  la prédation des ressources du pays.

C’est le moment pour la fille aînée de l’opposition de déjouer le piège lui tendu par le 1+4 et la communauté internationale. Ils espèrent exaspérer l’UDPS et la pousser à se radicaliser,  quitte à la déclarer encore une fois « auto exclue ». La seule façon de déjouer ce piège est de s’engouffrer dans ces brèches étriquées qui lui sont ouvertes.

Il importe maintenant à l’UDPS de confirmer son engagement pour les élections en décrétant une mobilisation générale de la population sur toute l’étendue du Congo, en apprêtant les listes des observateurs et celles des candidats à tous niveaux, lesquels candidats se feront enrôler lors du dépôt de leurs candidatures. Et pour des membres qui ne se seraient pas faits enrôler, la solidarité du parti pourrait toujours jouer pour leur trouver des billets d’avion et de camion pour le Bandundu et l’Equateur s’y faire enrôler. Et parce qu’à l’UDPS on croit tant en la bonne foi de la MONUC, pourquoi ne pas solliciter son aide pour le transport de quelques membres à bord de ses avions et camions vers les lieux d’enrôlement encore ouverts ?

Est-il encore besoin de rappeler que l’électorat de la CNS n’était pas préparé par TSHISEKEDI, mais plutôt contre lui par coup des billets de banque ? Pourtant cela n’empêcha pas Sphinx et Monseigneur Mosengwo d’être élus au grand dam des candidats du Maréchal du Zaïre. Les congolais, comme tout les peuples du monde, ont quand même une mémoire collective. N’ont-ils pas suivi le mot d’ordre du boycott lancé par le Docteur Tshisekedi à plus de 43 %, première tendance des résultats du vote référendaire ? Iraient-ils demain donner leurs voix à ceux qui ont causé la mort de 5 millions de leurs frères et qui aujourd’hui s’enrichissent par la prédation, l’arrogance et l’insolence qui renverraient Mobutu et sa bande qu’ils ont sanctionnés hier aux études ?

Le leadership de transition et la communauté internationale savent bien que rien n’est moins sûr. Aussi font-ils les malins, en se riant sous cape de cette « UDPS qui comme à ses habitudes, va encore s’exclure ». A ces messieurs de l’UDPS qui ont bien là un bon coup à jouer, à rire les derniers en faisant redécouvrir à ceux qui sablent déjà le champagne qu’à malin, il y a toujours bien malin et demi.

Anthony MK KATOMBE    

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