Dans quelques jours, au mois d'avril, le Rwanda va faire des pieds et des mains pour que le génocide de 1994 soit encore une fois dans l'actualité mondiale. Ils vont tout faire pour que cet épisode tragique ne tombe pas dans les limbes de la mémoire collective et, à l'instar du peuple Juif, ils n'auront de cesse que de voir les télévisions et les médias du monde entier relater la tragédie de "ces quelques jours d'avril 1994".

La mort est une chose terrible. Et elle devient encore plus horrible lorsque c'est en nombre important et causée par les armes inventées par l'homme lui-même qu'elle survient et qu'elle décime des humains. Personne n'aime la mort, je n'aime pas la mort.

Je ne renie pas et jamais je ne renierai ces monstruosités, tant le massacre de millions de Juifs durant la sanglante guerre mondiale de 1939-1945, que l'effroyable tuerie à la machette perpétrée par des extrémistes Hutu sur leurs frères Tusti.

Personne n'oubliera ces génocides ainsi que celui des arméniens, des kurdes, des tibétains, ou ceux du Viet-Cong et des Peaux Rouges d'Amérique.

Mais je suis congolais!!! Mon pays a connu pire que tout ce qui a déjà eu cours dans n'importe quel point du globe et à n'importe quel moment de l'histoire de l'humanité. Et moi aussi, en diapason avec les millions de survivants des deux Kivu, du Maniema, de l'Ituri, de la Province Orientale, de l'Equateur, des deux Kasaï, du Bandundu, du Bas-Congo et du Katanga, moi aussi je pleure les millions de morts qui réclament toujours justice aujourd'hui.

Génocide Juif, génocide Rwandais, génocide Arménien, génocide Kurde, oui nous n'oublierons pas.

Mais encore plus, le génocide Congolais est celui que, moi, jamais je n'oublierai

Philippe L. Liondjo