Réponse au texte plus bas "Les dés sont tombés"

Est-ce la fin du match ?

Philippe Lomboto Liondjo, Genève.

Bien ! Comme le dit si bien mon cher compatriote Alphonse-Marie, les dés, pipés dès le départ comme nous l’avions toujours dit, sont tombés. Passant outre les appréhensions du Cardinal Estou, les contestations de la plate-forme Union pour la Nation, les avertissements de l’UDPS, les cris d’alarme de la diaspora, mais surtout, passant sans coup férir sur la vérité mathématique, le Chevalier de la Légion d’Honneur Française, le sieur-Abbé Malu Malu, dans un message lourd de conséquences, à proclamé ce que tous nous redoutions. Et je le dis avec force, ce que nous redoutions, à savoir la victoire de Joseph K. Et malgré la formule rhétorique disant que ce résultat est provisoire et qu’il doit être entériné par la Cours Suprême de très grande Injustice, dont nous rappelons si besoins est que ses deux plus hauts magistrats on un penchant affirmé pour le parti présidentiel (n’étaient-ils pas au premier rang des participants lors du congrès du PPRD en décembre 2005 à la FIKIN ?), malgré cela ou plutôt à cause de cela, nous pouvons dire sans risque de nous tromper que c’est le résultat de Malu Malu qui sera confirmé et les contestations du camp Bemba seront jetées dans la poubelle car jugées soit irrecevables, soit infondées, soit sans preuves, soit encore mineures et ne pouvant influer conséquemment sur le scrutin . D’ailleurs, en jetant un regard sur le déroulement d’élections dans d’autres pays du continent, on peut se rendre compte que jamais, au grand jamais, on a vu une commission électorale revenir sur sa proclamation. Le Togo par exemple où l’on a vu en direct la fraude, étalée à la télévision (souvenez-vous de ces militaires de Faure Eyadema emportant des urnes vers une destination connue d’eux seuls), et bien nous connaissons la suite qui fut donnée aux réclamations ! Et le Mexique ? Jusqu’aujourd’hui, le candidat déclaré battu et qui persiste dans la contestation après avoir dénoncé fraudes et manipulations, ce brave Lopez Obrador, continue à crier en vain dans le vide. Son adversaire a été déclaré vainqueur. Il est et restera président.

Et c’est ce qui va se passer au Congo-Kinshasa. Nous allons crier, hurler aux congolais, aux africains, au monde entier que le résultat de Malu Malu est une vaste supercherie, une fumisterie colossale, un hold-up, un viol de la vérité, une manipulation odieuse, un mensonge éhonté, rien n’y fera ! La Commission Electorale très Dépendante ne changera pas son discours et la Cours de Suprême Injustice, assujettie et totalement inféodé à l’ancien Seigneur de Guerre Joseph Kabila ne s’aventurera pas à un quelconque retournement de situation. Monsieur Kabila est Président, et il est déjà adoubé par les puissants de ce monde.

Alphonse me demande ce que j’attends pour agir et, par delà moi, sa question, son appel, est en fait adressée à tous les congolais du pays qui ont rejeté massivement Kabila par la voix des urnes et aux congolais de la diaspora qui n’ont cessé de marcher, de manifester, de battre le pavé dans les pays occidentaux pour faire entendre la voix qui dit que le choix des congolais ne se portait pas sur le candidat de l’AMP.

Alphonse, à l’heure où je couche ces quelques lignes, Bemba vient de s’exprimer au cours d’un point de presse à Kinshasa. Comme nous tous, il réfute le verdict de Malu Malu et il va se battre légalement jusqu’au bout pour que la vérité éclate. Alors nous, nous devons faire de même tout en gardant à l’esprit que les voies légales qui vont être empruntées seront parsemées d’embûches de toutes sorte et que ces embûches seront le fait de ceux qui doivent juger avec impartialité les recours du Chairman, les magistrats de la Cours qui participaient au congrès du PPRD, le parti de Joseph Kabila. Situation ubuesque !!!

Alors ? Est-ce que tout est vraiment joué ? Est-ce la fin du match ou simplement la première mi-temps ?

Les jours qui viennent me semble bien sombres et ont une forte odeur de poudre, poudre qui n’attend qu’une étincelle pour s’embraser et exploser avec le risque de voir se consumer les espoirs de tout un peuple qui se languit de pouvoir enfin vivre. Vivre tout simplement.

Philippe Lomboto Liondjo

Prince du Fleuve.

Bana Congo, Section Suisse.