J. Kabila: Le Droit de Savoir
Le peuple congolais a le droit de savoir qui est finalement Joseph Kabila en marge du deuxième tour de l'élection présidentielle. Il n'aura aucun répit tant qu'il ne se dévoilera pas. Qui êtes-vous, la question vous est posée depuis votre arrivée au Congo Kinshasa en mai 1997 mais en guise de réponse vous opposez le silence, la dissimilation, le trou de mémoire et j'en passe.
Voici ma question Monsieur Kabila :
Un doute sérieux plane sur votre identité. D'aucuns soutiennent, pour vous avoir connu, que vous n'êtes Congolais ni de père, ni de mère et se demandent à quel titre vous vous trouvez à la tête du pays. Ils soutiennent en outre que l'histoire selon laquelle votre mère serait originaire de la province de Maniema est une pure affabulation montée pour les besoins de la cause. Vous avez été un officier de renseignement de l'Armée Patriotique Rwandaise et un proche de James Kabarebe ! Si vous estimez être Congolais, votre premier souci ne serait-il pas de mettre fin à ce doute dans l'opinion, en vous soumettant à un test d'ADN pour établir votre filiation avec le feu Laurent Désiré Kabila?
Lors de votre séjour à Genève en mars 2001, vous avez lu un discours devant les assises de la Commission de Droits de l'Homme et le soir vous étiez l'invité du journal télévisé de 19 heures 30. Le présentateur vedette Darius Rochebin n'y alla pas par quatre chemins, sa question fut précise et claire. « Monsieur le Président, les Congolais ne vous connaissent pas. Ils ne se reconnaissent pas en vous et ne s'y identifient non plus. La majorité d'entre eux pensent que vous êtes étranger. Dîtes-nous, êtes-vous le fils spirituel ou biologique de Laurent Kabila? »
La réponse vous a été soufflée à l’oreille. "Malheureusement mon père est mort."
A l'époque nous avions publié le communiqué suivant :
" M. Kabila nous laisse perplexes sur les grands problèmes qui se posent dans notre pays. Aux questions qui lui ont été posées à la Télévision Suisse Romande, les réponses n'étaient ni à la hauteur ni crédibles de quelqu'un qui occupe les fonctions du Président de la République. Car l'opacité qui entoure son personnage et la duplicité langagière réveillent bien de doutes en nous. Quand en son intervention à la Commission de Droits de l'Homme, elle était d'une platitude certaine qui suit le besoin de la cause. On aurait bien voulu savoir davantage sur les massacres des Hutus entre 1996 et 1997 au Zaïre de l'époque. Sans oublier les crimes commis dans tout l'est du pays pendant la marche de l'AFDL vers Kinshasa...
Les bonnes paroles distillées dans un discours dans les grands forums ne sont que des vieilles recettes d'usage et dans les meilleurs de cas sans lendemain. Dès lors notre vigilance sera de mise et nous utiliseront tous les moyens à notre disposition pour la tenue du Dialogue inter congolais...Malgré les pièges et les obstacles tant sur le plan national qu'international, notre but est d'aboutir en définitive au changement démocratique voulu par le plus grand nombre, à la normalisation de la vie politique et à une véritable paix dans notre pays. "
Nos doute et nos appréhensions sur Kabila se sont avéré justes et fondés. Il n'est pas des nôtres et nous ne lui accorderons pas nos suffrages.
En conséquence, nous demandons à tous les Congolais, de Niangara à Lubumbashi, de Gemena à Dilolo, de Goma à Boma, de Kalemie à Kinshasa, de se mobiliser comme un seul homme derrière Jean-Pierre Bemba.
Que le pouvoir qui a été confisqué nous revienne de droit par le biais de ces élections.
Ngay Christophe Sogi
Freiburg/Switzerland