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Prince du Fleuve Congo
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26 juillet 2006

Faisceau de présomption par Philippe Liondjo

Réponse à l’Observateur Christian Geraud :

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE, TEL EST LA QUESTION.

(William Shakespeare)

Ah bon ! Ainsi donc vous vous posez des questions quant à savoir si oui ou non il existe des preuves qui prouveraient que Kabila est ou n’est pas ce qu’il prétend. Et par dessus le marché, vous voulez avoir des assurances de la part d’intellectuels à qui vous assenez vous-même des « vérités » sans preuves. Votre discours n’est pas si éloigné de celui des tenants de « la théorie de l’étranger » que vous accusez de proférer des allégations infondées et improuvées, alors que le camp de ceux que vous défendez, le camp des courtisans de « l’homme à la grande capacité d’écoute » n’apporte pas plus de preuves pour infirmer les dires de premiers cités.

Et pour vous prouver que les preuves que vous cherchez ne sont pas inexistantes, mais bien visibles par tout un chacun, nous allons, si vous le permettez, nous pencher sur le développement de ce que les juristes appellent un « faisceau de présomptions ». Nous allons parcourir des faits avérés en relations avec des propos tenus et écrits par divers intervenants. Au bout de cette dissertation, j’ose croire que vous y verrez plus clair et que vous pourrez alors continuer à « observer » avec acuité et impartialité.

En premier lieu, je tiens à préciser que je ne suis pas un politicien et que je ne me considère pas comme un intellectuel. Cela étant, il me plait de croire que je ne suis pas un imbécile et que mon cerveau fonctionne adéquatement. Je voudrais aussi vous dire que je ne souhaite pas perdre trop de mon temps et du votre (qui, pour un observateur, doit être précieux) en vaines querelles sur ce sujet que bon nombre de personnes cherchent désespérément à écarter ou pour le moins à minimiser.

Ayant eu la chance de voyager de par le vaste monde, j’ai pu, au cours de mes pérégrinations tant privées que professionnelles, observer un fait commun chez les peuples et sociétés que j’ai rencontrés. Tous, sans exception sont attachés à leur patrimoine culturel, historique et identitaire (on appelle cela parfois la fierté nationale). Je vous ferai grâce d’une énumération de ces peuples car cela rendrait notre dialogue bien lourd et fastidieux, mais je garderai la question de l’identité et son implication dans la vie sociale et politique d’un peuple, plus particulièrement lorsqu’il est question de choix électoral.

Qu’importe de quel pays vous soyez, mais lorsqu’ un homme (ou une femme pour ne pas être sexiste) se présente devant ses pairs afin d’obtenir d’eux, par voie de suffrage, la charge de conduire la destinée commune, il est naturel que les électeurs, ceux qui vont confier leur sécurité, leur santé, l’éducation de leurs enfants, leurs emplois, il est naturel, normal et même recommandé que leur choix se porte sur quelqu’un en qui leur confiance ne souffre pas du moindre doute, de la moindre hésitation quant à la fiabilité de la personne qui les sollicite.

Ceci est une évidence qui contre tout ceux qui vous (ou nous) disent que nous ne devons pas chercher à savoir qui est qui. Qui est cette personne qui veut devenir celui qui mènera notre destin ? Et lorsque vous posez la question de savoir qui est cette personne, cela revient à dire que vous voulez en savoir plus sur sa naissance, sa filiation, son cursus scolaire, sa vie sociale, sa carrière professionnelle, bref tout. Vous voulez tout savoir sur celui qui veut devenir votre chef. Mais alors, est-ce à dire que vous allez trop loin dans la vie privée de cette personne ? Je ne crois pas car, en recherchant la charge publique, le privé se trouve exposé sans que vous puissiez y faire quoique ce soit. Vous pouvez tenter de minimiser les effets de l’interférence qui résulte de votre déclaration publique de devenir une personnalité publique avec votre vie privée, mais demandez à n’importe quelle star de cinéma, de la chanson ou politique si cela est aisé et il vous dira que c’est impossible…Ne vient-on pas de découvrir que Kim Jong Il avait une aventure avec sa secrétaire alors que la Corée du Nord est un des pays les plus fermés aux médias ? Mazarine Mitterrand est aussi un exemple parlant. Et dernièrement, cette jeune fille qui pendant quatorze ans est restée une inconnue du grand public et qui aujourd’hui est en première page car ayant été découverte comme fille du Prince Albert de Monaco…En résumé, il est inutile de vouloir cacher la vérité de votre privé si vous devenez une figure publique. Et pire que de tenter de cacher, le fait de chercher à modifier la vérité par des diatribes fallacieuses et des constructions mensongères finit toujours par se retourner contre vous-même.

Au vu de ce qui précède, vous conviendrez que le cas Joseph Kabila ne déroge pas à la règle. Il veut être Président de la République et donc il est naturel que des questions sur sa personne soient posées.

Passons maintenant en revu certains faits et gestes qui, durant les cinq années du pouvoir de Joseph Kabila, ont émaillés son parcours, parcours intimement lié par la fonction de Président à la vie même de ce pays et de sa population. Nous dégagerons ainsi le fameux « faisceau de présomptions » évoqué plus haut.

Le discours officiel (comme vous l’appelez si bien) nous dit que Madame Sifa Mahanya est la mère des jumeaux  Joseph et Janet Kabila, enfants de feu Laurent Desiré Kabila. Pourtant ce dernier a jeté en prison cette gente dame, la mère de ses propres enfants. Curieux tout de même !!!

Il y a peu, cette femme s’est longuement épanchée dans une interview fleuve qu’elle a accordée à l’incontournable Colette Braekman du Quotidien Belge « Le Soir », communément reconnue par certains comme  exégète de la géopolitique congolaise.

Et elle en a dit des choses ce jour-là !

Il est un adage qui dit « Trop d’informations tue l’information ». Et c’est là que nous trouvons les preuves de la supercherie identitaire de Joseph Kabila.

D’abords, la spécialiste «ès Congologie » se contredit sur deux articles concernant la filiation de notre sujet. En effet, lors de l’enterrement de Laurent Desiré Kabila, et alors que Joseph vient d’être gradé Président de la République, Madame Braekman en faisant la restitution de la cérémonie funèbre écrit que Joseph est fils adoptif du Mzee, qu’il est demi tutsi rwandais par sa mère et que cela est un problème pour les congolais à cause de l’agression rwandaise qui à provoqué tant d’avanie dans l’Est de la république…Cinq ans après, dans un autre article, la même spécialiste nous dit que Joseph est de père et de mère congolaise…Où est la vérité ?

Maman Sifa nous donne aussi matière à réflexion lorsqu’elle nous dit que les jumeaux, nés en 1971 au maquis dans des villages fondés par Laurent Desiré et les enfants commencent l’école à 3 ans (c’est bien tôt !) Et c’est plus tard (1977/1978) qu’ils terminent leur scolarité dans une école FRANCAISE à Dar es Salam « afin qu’ils apprennent le français pour le jour où ils rentreraient au pays ». Donc, Laurent Desiré voulait que ces enfants parlent le français.

Si vous avez passé 12 ans de votre vie à étudier en français, je pense que quelques années plus tard, il DOIT vous rester quelques bribe de cette langue tout de même ! Or, en 1996/1997, lorsqu’il débarque au Congo, Joseph Kabila ne baragouine pas un traître mot de la langue de Molière. Curieux tout de même !

L’interview se poursuit et la mère nous dit qu’une fois ses études terminées, « Joseph  A FAIT SON SERVICE MILITAIRE COMME TOUT LE MONDE » !!! EN TANZANIE ??? Mais il faut être un ressortissant tanzanien pour effectuer son service militaire en Tanzanie !!! Comme dans tout autre pays. Encore une présomption, Monsieur l’Observateur !

Je vous laisserai lire l’intégralité de cette interview qui est un chef d’œuvre d’incohérences flagrantes qui finit par épaissir le mystère Kabila là où ses concepteurs voulaient nous faire croire à des preuves irréfutables sur le jeune homme.

Autre fait. Lorsque le Secrétaire Général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, Vital Kamerhe, du haut de l’estrade dressée à la FIKIN en Décembre 2005 pour le premier Congrès du Parti Présidentiel sort de son chapeau magique un Diplôme d’une Université américaine obtenu par le Président. Une licence en Droit International de l’Université de Washington !!! Evidement, en bon congolais qui veut toujours se rengorger avec fierté de la réussite d’un compatriote, nous avons sauté sur les moteurs de recherches internet pour nous connecter sur le site de cette prestigieuse université et voir, in situ, le titre académique de notre président…Et…Rien ! Nous avons cherché avec acharnement, mais rien…Il n’existe pas d’élève Joseph Kabila dans les archive de TOUTES les universités américaines qui portent le nom de l’illustre révolutionnaire et premier président des Etats-Unis d’Amérique. Alors, les caciques du PPRD nous donnent  plus de précisions et nous disent que c’est par correspondance à l’Université de Washington que Joseph à eu son diplôme. Manque de chance, et après vérification scrupuleuse, nous avons appris que cette université ne donne pas de cours de Droit International sanctionné par une licence par correspondance. Mais pour plus d’information sur le cursus universitaire américain, veuillez lire cet article d’un étudiant congolais actuellement inscrit dans une université aux USA : http://www.kabiladoitpartir.com/article.php?article=42

Vous en serez, à n’en point douter édifié de découvrir que trop de chose dites dans le discours officiel que vous défendez sont plutôt fausses.

Cher Monsieur l’Observateur Geraud,

Dans votre message sur mon blog, vous posez une question pertinente :

« Bon je commence par poser la question de savoir êtes-vous sûr de ce que vous pensez être vrai sur KABILA JOSEPH? »

Permettez que je vous retourne la question, après que vous ayez eu le courage de me lire jusqu’au bout et d’avoir pris la peine de chercher plus loin que le discours officiel :

Et vous, êtes-vous TOUJOURS sûr de ce que vous pensez être vrai sur Joseph Kabila ?

Merci de votre visite sur mon blog et sachez que quelque soit votre réponse, je vous publierai car, comme vous, je pense que la démocratie doit se construire sur le « combat des idées ».

Merci,

Philippe Lomboto Liondjo

Bana Congo, Section Suisse.

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