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Prince du Fleuve Congo
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15 mars 2006

2ème lettre à Tshisekedi

Tshisekedi, le peuple vous parle :

Monsieur Tshisekedi,

Aujourd’hui, nous sommes le 15 mars 2006 et dans 8 jours, le 23 mars 2006, le Bureau de Réception et de Traitement des Candidatures fermera ses portes. Toute personne désireuse de se soumettre au choix du souverain primaire lors des scrutins à venir et  remplissant les conditions préalablement édictées par la Commission Electorale Indépendante devra avoir finalisé les démarches y relatives auprès de ce Bureau, sis Avenue Lukusa dans la commune de Gombe, à la date précitée.

Hier, le 14 mars 2006, un nombre conséquent de vos partisans, n’écoutant que leur engagement et leur foi en vous, faisant fi! des risques encourus et malgré les brimades violentes auxquelles les soumet la police à chaque fois qu’ils veulent montrer publiquement et pacifiquement que vous êtes leur choix, ces courageux se sont présentés en votre demeure de Limete  afin de vous accompagner sur le chemin de vos rendez-vous de la journée.

Certains pensaient que vous iriez au BRTC pour y retirer un dossier d’inscription, mais en fait vous vous êtes rendu au Grand Hôtel de Kinshasa pour prendre langue avec le Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies, Monsieur Guéhenno. Les méchantes langues diraient que vous êtes allé prendre le thé !!!

Les supputations vont bon train sur les délicats et très importants sujets que vous avez abordés avec votre interlocuteur car, au sortir de cette entrevue, rien de ce que vous vous êtes dit n’a filtré, laissant les personnes présentes sur leur faim.

Frustrations et irritations !!!

Et les « Robocops » qui en remettent une couche dans la répression violente, cela n’est pas fait pour « apaiser le climat » comme bon nombre de gens voudraient que soit apaisé le climat politique et social de notre nation.

Le peuple vous déclare son unique candidat.

Le peuple vous dit qu’encore une fois il ira dans la rue pour dire que vous êtes son élu et il le fera, et c’est une heureuse coïncidence, le jour de l’arrivée de Koffi Anan en personne à Kinshasa, le 23 mars 2006.

Mais je vous le répète, pour que tout cela ait un réel impact, et pour que le peuple y gagne en force et courage, il faudra qu’à cette date, date butoir pour le dépôt des candidatures, vous soyez inscrit, enregistré, certifié officiellement comme candidat à la magistrature suprême.

Des voix s’élèvent partout pour vous dire que le temps des atermoiements est passé et qu’il vous faut non pas attendre une éventuelle réouverture des bureaux d’enregistrements avant cette date du 23 mars, car, et je reconnais bien volontiers que cela est quelque peu injuste, cela ne se fera pas.

Des voix s’élèvent partout pour vous dire qu’il n’est plus temps pour des exigences de dernière minute qui ressemblent plus à des « bouderies » d’enfant gâté car le 23 mars c’est dans pas longtemps.

Des voix s’élèvent partout pour vous dire que nous, les Congolais nous savons qui est l’UDPS. Nous n’avons pas de problèmes d’homonymie et votre nom et votre visage nous sont bien connus. Il n’y pas lieu de croire que nous pourrions nous tromper lorsque dans l’isoloir nous serons avec le bulletin de vote. Même s’il y avait 100 UDPS, nous savons pour qui nous voulons voter.

Des voix s’élèvent partout pour vous dire que si le feu embrase votre demeure et que vous seul savez comment sauver vos enfants, alors vous ne devez pas attendre un instant pour le faire, quitte à entrer « par la fenêtre » pour accomplir la tâche qui vous incombe.

Monsieur, votre combat pour l’avènement d’un Congo libre et démocratique, combat qui représente plus de la moitié de ma vie, combat que vous avez mené en dépit de toutes les brimades et avanies que vous ont fait subir vos adversaires, ce combat va très bientôt connaître son épilogue…Mais pour que le livre se referme sur une note heureuse, il vous faut faire ce dernier pas, sans doute l’un des plus important de votre vie.

Il vous faut vous inscrire sans plus de retard.

Monsieur Tshisekedi, je ne suis pas membre de l’UDPS, je suis un simple congolais du peuple et je vous parle comme le peuple vous parle. Je suis sûr que vous entendez, mais écoutez-vous ?

Faites en sorte que lorsque le patron de L’ONU sera à Kinshasa, il puisse vous compter publiquement comme un candidat officiel à la présidence de la République Démocratique du Congo.

Nous sommes le 15 mars, il n’est pas encore trop tard Dr Etienne, mais ne passez pas le quart.

J’ose espérer que vous pardonnerez l’outrecuidance de cette lettre, mais les circonstances font que le ton n’est plus facile à contrôler…Nous avons tant attendu, nous avons tant été déçus, nous avons tant pleuré, nous avons tant souffert, nous avons eu tant de morts, nous sommes si las !!!

L’UDPS et tout le Congo vous parlent, entendez-vous leurs voix ?

Genève, le 15 mars 2006

Philippe Lomboto Liondjo,

Banacongo Section Suisse.

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