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Prince du Fleuve Congo
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14 mars 2006

Lettre à Tshisekedi

Monsieur Tshisekedi, mais qu’attendez-vous donc ?

Philippe Lomboto Liondjo, Banacongo Section Suisse

Le Congo est à la porte d’un avenir que nous souhaitons tous meilleur pour ses fils et ses filles. Dans quelques mois nous irons voter pour nous choisir des élus qui oeuvreront pour le bien de chacun d’entre nous. Mais je suis surpris par votre statisme en ce qui concerne votre candidature à la magistrature suprême.

Nous somme le 14 mars et selon le calendrier promulgué par la Commission Electorale Indépendante, il ne vous reste plus que 9 jours pour accomplir les formalités exigées pour que cette candidature puisse être validée. Cependant, nous n’avons pas encore eu écho de votre déplacement au Bureau de Réception et de Traitement des Candidatures (BRTC), ne fut-ce qu pour retirer le formulaire d’inscription idoine. Ni vous, ni l’un de vos nombreux conseillés et bras droits.

Si au moment où vous lisez ce mot et que la démarche a été effectuée alors pardonnez-moi et considérez cette lettre comme nulle et non avenue.

Mais si cela n’est pas fait alors je me dois de continuer ma diatribe.

Je suis congolais et en tant que tel, je rêve d’un futur brillant et plein de bonheur pour tous mes compatriotes et pour la patrie de mes ancêtres. Et pour que ce rêve se matérialise, il est vital que le Congo devienne un État de droit, de justice, démocratique et géré par des patriotes dont l’abnégation et la rectitude morale seront les caractères dominants.

Je tiens à vous faire remarquer que bien qu’étant le leader de l’UDPS, votre parti, vous appartenez en fait à la Nation entière et chaque congolais se reconnaît dans le combat que vous avez mené depuis trois décennies. Moi-même qui vous écrits ce mot, je ne suis pas membre de votre formation politique, ni d’aucune autre d’ailleurs.

Je suis congolais et comme beaucoup d’autres je ne peux concevoir que les mêmes personnes qui se sont servit du pouvoir pour s’enrichir scandaleusement en usant des armes, des viols, des massacres, de la prédation et de la « mal-gouvernance », que ces personnes puissent demander à ce peuple qui a subit tellement d’horreurs et d’ignominies depuis si longtemps de leur donner une légitimité par la voie des urnes.

Le vote reste le recours ultime du peuple pour sanctionner ou pour « sanctifier »...

Et nous savons que les tenants actuels du pouvoir cherchent par tous les moyens de pérenniser leur mainmise avide sur la corne d’abondance.

Monsieur Tshisekedi, j’ai en mémoire une phrase que vous avez prononcée lors de cette mémorable manifestation au Stade Tata Raphaël après que la date du 30 juin 2005 fut dépassée. Ce jour-là, près de 70 000 personnes vous ont supplié de prendre les rennes du pouvoir, de devenir notre Président…Et vous dites alors : «  Je vous ai entendu et dès à présent je me comporterai en conséquence… » (pardonnez si je ne vous cite pas mot pour mot) !!!

Que reste-t-il de cela aujourd’hui ???

Oh ! Je comprends bien que vous n’ayez point pris le peuple et les armes pour un coup d’État, car cela est contre tous vos principes et soyez-en remercié. Je vous admire pour ce combat non-violent que vous avez engagé contre des hommes qui ne s’embarrassent pas des mêmes scrupules que vous.

Mais aujourd’hui, qu’attendez-vous ???

Est-ce sur les conseils de vos stratèges que vous tergiversez, que vous piétinez dans votre coin comme un enfant qui boude ?

Je ne peux croire que votre intelligence ne vous dicte pas qu’à l’heure où nous sommes, le seul fait que vous alliez personnellement faire acte de candidature pour la présidentielle fasse basculer définitivement le choix des congolais sur votre personne.

Et tous les mémorandums et autres missives que vous pourrez envoyer à la MONUC, au CIAT ou même au Bon Dieu ne feront rien pour changer les choses…La réouverture des bureaux d’enregistrements…

En me référant aux dires de la CEI, le jour du dépôt de votre candidature, vous serez enregistré. N’est-ce pas là le plus important ?

Si je veux voter pour vous, si les Congolais veulent voter pour vous, il me semble qu’il vous faut être sur les listes…

Dans 9 jours vous n’aurez plus la possibilité de vous annoncer comme candidat. Que ferez-vous alors ? Encore des manifestations pour exiger…Exiger…Exiger encore et encore…Mais qu’allez-vous exiger cette fois ?

À vous Monsieur qui représentez tant d’espoirs pour tout un peuple, et à tous vos conseillés, je vous pose cette question que nous sommes, udépeistes et non membres de l’UDPS, congolais résidents et congolais de la diaspora, nombreux à poser :

Monsieur Tshisekedi, alors que la Nation vous attend, vous, qu’attendez-vous donc ?

Genève, le 14 mars 2006

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