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Prince du Fleuve Congo
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12 octobre 2005

Baromètre de la Popularité

Selon le baromètre «Les Points» du mois d'octobre - Popularité: la grève lamine l'espace présidentiel

Le Phare (Kinshasa)

10 Octobre 2005
Publié sur le web le 11 Octobre 2005

Kinshasa

A la veille de la tenue des élections libres, transparentes et indépendantes, la Rd Congo ne cesse de connaître des situations semblables aux douleurs d'enfantement de la femme.

La dernière en date est la grève décrétée par deux syndicats du secteur de l'enseignement primaire et secondaire depuis la date du 05 septembre 2005: le Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques «Synecat» et le Syndicat des enseignants du Congo «Syeco». Ces syndicats exigent du gouvernement l'application des accords de Mbudi conclus en février 2004. La formule est simple mais significative: «Mbudi ou rien». Les grévistes considèrent l'implication des parents dans le financement de l'enseignement en Rd Congo comme l'une des principales causes de la baisse du niveau du système éducatif congolais.


Depuis le 5 septembre, on a enregistré plusieurs descentes d'élèves dans la rue pour réclamer le démarrage effectif des enseignements, dont la clé serait détenue par les gouvernants à travers le respect des accords de Mbudi. Le zèle des élèves a été stoppé par des barrages des agents de la police déployés pour cette mission.

Soucieux de faire revenir les choses à la normale, le gouvernement de transition a investi le vice-président chargé de l'Ecofin, Jean-Pierre Bemba, de la mission de négocier avec les représentants des grévistes, en remplacement de son homologue du social, Arthur Z'ahidi Ngoma, en déplacement. Dès son retour, Z'Ahidi Ngoma a repris les choses en mains et proposé un barème intermédiaire de 50 Usd au moins gradé en lieu et place de 208 Usd convenus à Mbudi. Les négociations se soldent en queue de poisson et les grévistes réclament l'intervention personnelle du Chef de l'Etat, Joseph Kabila pour sauver l'année scolaire. La promesse du premier citoyen de la République d'augmenter de plus de 2 millions cinq cent mille Usd (exactement 1.172.468.800 fc) l'enveloppe salariale des enseignants et d'instituer un fonds de promotion pour l'éducation n'est pas très bien reçue par la corporation en grève qui exige des solutions plus concrètes.

Les choses tirent en longueur et le spectre d'une année blanche plane sur l'année scolaire 2005-2006. Les associations partenaires lancent, mais en vain, des appels à la reprise. Même le gouverneur de la ville de Kinshasa s'en mêle, mais rien ne change. Le mot d'ordre de grève est maintenu. Il s'avère de plus en plus que seuls les deux syndicats responsables du mot d'ordre sont susceptibles de faire revenir les enseignants et les élèves sur le chemin de l'école.

C'est au moment où le débat est relancé à la base qu'est diligentée la 36ème enquête de l'Institut de sondage «Les Points» dans la ville province de Kinshasa pour connaître l'opinion des Kinois sur cette situation qui a duré plus d'un mois maintenant. Cette enquête a également établi le baromètre mensuel sur les candidats présidentiables. Trois questions essentielles ont été posées:

1.Quelle solution proposez-vous après le rejet par les enseignants de toutes les propositions du gouvernement?

2.En cas d'échec total des négociations synonyme d'une année blanche qu'est-ce qui serait susceptible de ramener la paix dans le secteur de l'EPSP?

3. Avec la crise actuelle que traverse le pays, pour quel candidat voteriez-vous si les élections ont lieu aujourd'hui en Rd Congo?

Enseignements 68,1% des sondés ont proposé comme solution de sortie de crise le strict respect des engagements pris par le gouvernement de transition à Mbudi. Ils pensent que le blocage actuel est une machination du pouvoir en place qui n'avait pas hésité d'approuver la déclaration des évêques catholiques mettant fin au versement de la contribution des parents. Une décision qui n'a pas tenu compte des exigences des paramètres réels du secteur de l'EPSP. Par contre, 12,8% de l'échantillon ont proposé le retour au statu quo ante c'est-à-dire à la situation d'avant février 2004: «la prise en charge des enseignants par les parents».

Par ailleurs, 54% des personnes sondées se sont dites favorables à la démission en bloc du gouvernement congolais en cas d'échec total des négociations synonyme d'année blanche. Rejetant la responsabilité de la crise sur le seul vice-président en charge de la commission socioculturelle du gouvernement, 32,1% des répondants proposent l'éviction de Arthur Z'ahidi Ngoma et 7,1% celle du ministre de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP), Constant Ndom Nda Ombel.

S'agissant de la cote de popularité des leaders politques, l'indétrônable Etienne Tshisekedi reprend de la hauteur et creuse un fossé entre lui et tous ses poursuivants. Il est crédité de 39%, accroissant ainsi son écart de +14%. Il lui est reconnu sa capacité de prévision politique. Ses déclarations en rapport avec le processus piloté par la Commission électorale indépendante ont en outre été confirmées, aux yeux de la population, par les deux reports du référendum demandés au Parlement par la Cei.

Egalement en hausse constante, l'enfant terrible du Bas-Congo, Eugène Diomi Ndongala. Il est choisi par par 20,1% des sondés et enregistre ainsi une augmentation de +7%. Il est le premier à avoir haussé le ton pour soutenir les exigences des enseignants. Ses différentes déclarations et ses prises de position en faveur de ces derniers seraient à la base de cette remontée fulgurante.

Monseigneur Laurent Mosengwo Pasinya, apparaît à la troisième place. 12,3% des enquêtés seraient prêts à voter pour lui. Ces derniers le considèrent comme celui par qui, grâce à la Conférence épiscopale nationale du Congo, le débat sur la revalorisation du métier des enseignants a été relancé. Il connaît une hausse de +6,1%.

 
Pour leur part, les membres de l'espace présidentiel semblent avoir été frappés de plein fouet par la grève qui perdure. Seul Azarias Ruberwa semble tirer son épingle du jeu. Il est plébiscité par 3,6% des sondées et accroît sa côte de +2,2%. Il est considéré comme le seul à avoir dit la vérité en invitant notamment le gouvernement à demander pardon pour son incapacité à résoudre la crise actuelle. Joseph Kabila affiche sa cote la plus médiocre de l'année avec 5,1%, soit une chute de -4%. Jean-Pierre Bemba n'est choisi que par 1,2% des sondés. Il régresse de 3,2%.

Il faut préciser que ce travail est effectué du 4 au 5 octobre dans la ville de Kinshasa sur un échantillon de 1000 personnes, tous détenteurs d'une carte d'électeur.

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